Que serais-je sans la sublimité de tes regards

[rivière]

Que serais-je sans la sublimité des roses​

Que serais-je sans la sublimité des roses,
sans les lèvres de l’aurore dessus les herses de l’horizon,
sans l’arc-en-ciel de tes bras frêles,
ô ma Muse, mon amante,​

Toi que je contemple à la bouche des jours,
parmi l’aile éphémère des champs d’asphodèles,
parmi les printemps du monde.
Tu es la messagère de mes émois,​

et l’Impératrice de ma douceur,
je ne vis que pour Toi,
et que par Toi,
tu illumines la chapelle de mes poésies,​

sois à jamais le Soleil de ma chair,
vois, je sculpte à même le lit des océans et des étoiles,
à même les galets des plages,
le châle de tes regards.​

Je te connais depuis l’aube des temps,
depuis que règne le satin de ta délicatesse
sur
les assonances des saisons,​

et dès lors, je n’ai jamais froid
grâce à la couverture de tes mots,
et
à la mousseline de tes aisselles.​

Je vis enveloppée dans le tulle infini des ciels,
en ma robe de nuages,
revêtue de mes bas de joie,
et des escarpins de mes rêves,​

tes larmes sont mes larmes,
tes liesses sont mes liesses,
car tu m’ouvres avec le silex des fougères
les flammes de ton coeur.​

Prends ma paume, ma Bien-Aimée,
et sur les murs invisibles des beffrois des nuées,
je t’apporterai pour toujours, attendrie, et tremblante,
les flots incandescents de mon Amour !​

Sophie Rivière
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